3. Le prélèvement sanguin
a. Matériel
Utiliser, en cas de prélèvement à l’extérieur du laboratoire, les boîtes de transport distribuées par le laboratoire ; celles-ci contiennent le matériel nécessaire aux prélèvements sanguins et les tubes adéquats :
- Fiche de transmission à remplir
- Aiguille
- Corps de pompe vacutainer à usage unique
- TUBES
- Kit hygiène (lingette antiseptique, coton, pansem*nt)
Les boites de prélèvements doivent impérativement être stockées entre +4 et +25°C avant utilisation.
Les boîtes de prélèvement contiennent aussi un Mémo (« Mémo IDE : Quels tubes pour quels examens ? » MU-IT-PRE-045) avec les tubes à prélever en fonction des analyses les plus courantes dans l’ordre de prélèvement des tubes.
En cas de doute sur le type de tube à prélever ou les conditions pré-analytiques à respecter, se reporter au manuel de prélèvement en ligne sur le site internet du laboratoire : www.bio-val.fr
Pour toute demande de matériel complémentaire (flacons pour recueil d’urines, écouvillons…), s’adresser à l’accueil du laboratoire. En cas d’hémocultures ou si le patient est difficile à prélever, le laboratoire peut fournir des aiguilles à ailettes sur demande.
b. Préalable : les points essentiels à respecter lors du prélèvement sanguin
- Observer les règles de sécurité et d’hygiène durant tout l’acte de prélèvement.
- Être respectueux du capital veineux, écouter le patient sur le vécu de ses prises de sang antérieures, et le mettre en confiance.
- Vérifier l’identité du patient (Nom + Prénom + DDN ; éléments à demander par une question ouverte), et s’assurer de la concordance entre l’identité du patient et celle inscrite sur l’ordonnance ou la feuille de prescription.
- Interroger le patient sur les différents points à compléter sur la fiche de renseignement et s’assurer que les conditions pré-analytiques vues précédemment sont respectées (jeûne, repos, heure…).
- Choisir le matériel adapté, vérifier la date de péremption.
- Afin de garantir la qualité de l’échantillon sanguin, il convient de connaître et de respecter la quantité minimum de remplissage des tubes et l’ordre de prélèvement.
➢ Ordre de remplissage des tubes :
Pour éviter toute contamination due aux différents anticoagulants contenus dans les tubes, il convient de respecter strictement l’ordre de prélèvement suivant :
Ordre de prélèvement | Type de tube | Couleur du tube | Après centrifugation |
1 | 2-3 flacons hémoculture aérobie (Cf. FICHE DE PRÉCONISATIONS - prélèvement des hémocultures) | Bouchon bleu, étiquette grise | (non centrifugé) |
2 | 2-3 flacons hémoculture anaérobie (Cf. FICHE DE PRÉCONISATIONS - prélèvement des hémocultures) | Bouchon et étiquettes violets | (non centrifugé) |
3 | tube citrate | Bleu clair | PLASMA CITRATE |
4 | tube sec sans gel (sans anticoagulant) | Rouge | SERUM sans gel |
4 | tube sec avec gel | Jaune | SERUM |
5 | tube héparine (avec gel) | Vert | PLASMA HEPARINE |
6 | tube EDTA | Violet | PLASMA EDTA |
7 | tube fluorure | Gris | PLASMA FLUORE |
8 | autres | Rose, jaune clair, bleu foncé | PLASMA AUTRES |
En cas d’hémocultures, elles sont à prélever AVANT les tubes. Commencer par le(s) flacon(s) aérobie puis poursuivre avec le(s) flacon(s) anaérobie.
Attention : en cas de prélèvement avec une aiguille à ailettes, il est nécessaire d’utiliser un tube de purge (neutre, sans additif) avant le prélèvement d’un tube citrate (et à défaut : utiliser un autre tube bleu qui sera jeté).
➢ Quantité et remplissage des tubes :
Les flacons d’hémocultures
C’est la quantité de sang totale (minimum : 40 mL) mise en culture lors d’un épisode clinique qui est le paramètre le plus influent sur la sensibilité de l’examen. Aussi, il est préférable de prélever d’emblée plusieurs flacons, soit 2 à 3 flacons aérobie, et 2 à 3 flacons anaérobie.
- Pour un adulte : 8 à 10 ml de sang par flacon
- Pour un enfant : 1 à 3 ml par flacon. Si un seul flacon est prélevé, il faut choisir le flacon aérobie.
Le tube bleu citrate
Les tubes citratés sont conçus pour un remplissage jusqu’au trait de jauge. (Contrôle à l’œil au moment du prélèvement : le ménisque doit se situer au-dessus ou bien au trait de jauge, mais pas en-dessous.)
Le tube violet EDTA
En cas de prescription simultanée d’examens d’hématologie (NF, plaquettes) et/ou d’immuno-hématologie (RAI, groupe sanguin) et/ou d’hémoglobine glyquée, prélever de préférence 2 tubes EDTA. Pour la VS, remplir au moins 1/3 du tube.
Le tube gris fluoré
Attention à ne pas oublier le tube gris dès que la glycémie est demandée pour un prélèvement réalisé à l’extérieur du laboratoire.
c. Le prélèvement sanguin
Repérer la veine par palpation à l’aide d'un garrot serré au-dessus du pli du coude (ne pas dépasser 30 secondes).
Préparer l’ensemble du matériel de prélèvement.
Respecter les règles d’hygiène devant le patient : friction des mains à l’aide d’une solution hydro-alcoolique (les mains ayant été lavées auparavant).
Réaliser l’antisepsie, garrot desserré, poing non serré.
Serrer le garrot pour favoriser la dilatation veineuse à au moins 7-8 cm en amont du point de ponction.
Réaliser une ponction veineuse franche, tangentielle et remplir les tubes en respectant strictement l’ordre de remplissage :
Ordre de prélèvement
Desserrer légèrement le garrot dès que le sang s’écoule dans le premier tube. Ne pas laisser le garrot serré plus d’une minute et ne pas demander au patient de serrer et desserrer le poing car cela peut entrainer une libération de potassium intracellulaire et donc une élévation de la kaliémie.
Remplir totalement les tubes jusqu’à épuisem*nt du vide, hom*ogénéiser les tubes par 6 à 8 retournements lents.
Retirer l’aiguille à la fin du prélèvement en appliquant une compresse sèche sur le point de ponction.
Demander au patient de maintenir une pression ferme sur le point de ponction pendant le temps adéquat : 1 à 2 minutes (plus si le patient est sous anticoagulant).
Eliminer l’aiguille de l’autre main dans le collecteur à DASRI (au plus près du geste), ne jamais la recapuchonner.
Il est rigoureusem*nt interdit de replacer l’aiguille dans la boite de prélèvement : risque d’AES !
Incidents possibles : hématome (garrot trop serré, veine difficile : mettre un pansem*nt alcoolisé ou une pommade type Hemoclar), malaise (jeûne, angoisse : allonger le patient, surélever les jambes, lui donner du sucre).
d. Identification des échantillons
Hors laboratoire :
Tous les récipients (tubes, écouvillons...) contenant les échantillons à analyser doivent être identifiés immédiatement après le prélèvement en faisant apparaitre de façon lisible :
- Nom d’usage
- Prénom
- Date de Naissance
- Nom de Naissance
La mention du nom de naissance sur les échantillons est obligatoire en cas de groupe sanguin et/ou de RAI après avoir vérifié ces informations au moyen d’une pièce d’identité officielle. Le patient ou bien l’infirmière doit impérativement transmettre au laboratoire une copie ou photo de cette pièce d’identité.
La transmission au laboratoire d’une pièce d’identité officielle est, quoi qu’il en soit, recommandée désormais pour tous les patients, à commencer par les patients avec suivi médical lourd et itératif.
Utiliser de préférence les étiquettes autocollantes pré-identifiées fournies par le laboratoire.
Au laboratoire :
Le préleveur est en possession de la fiche suiveuse du dossier patient (= planche d’étiquettes d’identification code à barre). Il doit vérifier auprès du patient que son identité et les informations le concernant sont correctes. En cas de groupe sanguin et/ou RAI, il doit remplir la feuille de suivi « Groupes sanguins/RAI » (nom d’usage, nom de naissance, prénom et date de naissance) en se conformant strictement à la pièce d’identité officielle fournie.
Immédiatement après le prélèvement, tous les échantillons à analyser sont identifiés en présence du patient, à l'aide des étiquettes d'identification code à barre. Le préleveur s'assure que tous les échantillons sont identifiés et que toutes les étiquettes de la planche ont été utilisées.
Il veille à faire modifier si besoin le champ « nom de naissance » dans Kalisil (au sortir de la prise de sang) pour le cas où la pièce d’identité ne mentionne pas ce nom de naissance, ainsi que le suffixe, tout en conservant la juste information du NJF donnée par la patiente : en commentaire pérenne. Ceci s’accompagne d’une explication au patient, et entre dans le processus de sécurisation des données médicales, selon les préconisations de l’EFS (Cf. [[MU]]-IT-PRE-013 « Gestion de l’identitovigilance »).
➢ Règles d’étiquetage des tubes :
Le collage des étiquettes doit être soigneux afin de permettre à l’automate de lire les codes à barre : collage étiquette verticale, sur l’étiquette fournisseur en pensant à laisser une fenêtre de visualisation de l’échantillon (centrifugé ou non, hémolysé, laqué...).
Tout échantillon transmis sous quelque forme que ce soit doit impérativement être identifié. L’absence ou l’erreur d’identification d’un échantillon constitue un critère de non-conformité tracée dans le système qualité du laboratoire pouvant entraîner la non-exécution des actes.
➢ Signalement des tubes urgents :
En cas d’analyses urgentes, marquer au marqueur le bouchon du/des tubes concernés par un U afin de permettre l’aiguillage vers une prise en charge la plus rapide à l’arrivée au plateau.
4. Transport des échantillons
Echantillons sanguins
Les échantillons sanguins sont à conserver à température ambiante entre +15 et +25°C, sauf indication spécifique.
D’une manière générale, les prélèvements doivent être rapportés au laboratoire avant midi, dans les 4 heures suivant le prélèvement (sauf indications spécifiques : centrifugation et/ou congélation rapide pour certains paramètres…).
A l’extérieur du laboratoire, les tubes (=emballage primaire) doivent être transportés :
- dans une boîte spécifique exclusivement fournie par le laboratoire (Hemobox)
- dans une pochette plastifiée avec absorbant placée dans un emballage tertiaire rigide (boite spécifique ou glacière).
Pour le transport à distance en voiture, des précautions sont à prendre :
- utiliser le chauffa*ge ou la climatisation
- utiliser des sacs isothermes (fournis par le laboratoire sur demande)
- ne pas laisser les prélèvements dans les voitures en plein soleil
- les apporter au laboratoire le plus tôt possible après le prélèvement (maximum 4 heures)
Cas particuliers
Certaines analyses demandent un traitement rapide de l’échantillon, le prélèvement à domicile est déconseillé.
Analyses à rapporter immédiatement au laboratoire :
- HEMOCULTURES : Réaliser de préférence les prélèvements le matin, et apporter les flacons à température ambiante immédiatement au laboratoire. Prélever chez l’adulte 2 ou 3 paires de flacons en 1 seule fois, avant antibiothérapie.
- Gaz du sang : le prélèvement doit être conservé dans la glace et être apporté au laboratoire immédiatement : cette analyse ne concerne que les prélèvements réalisés dans les murs de l’hôpital de Rumilly.
Cette liste est non exhaustive : se référer au manuel de prélèvement en ligne pour les analyses spécialisées qui demandent à être congelées rapidement (facteurs de coagulation, protéine C/S, charge virale VIH etc …).
Analyses réalisées UNIQUEMENT au laboratoire :
- Ammoniémie : tube héparine (avec ou sans gel) qui doit être centrifugé et décanté dans les 15 minutes suivant le prélèvement. Le plasma sera conservé et transporté congelé <-20°C (conservation réfrigérée possible uniquement si délai de réalisation <2h).
- Cryoglobulines : 3-4 tubes secs sans gel (rouges) préchauffés à +37°C ; les conserver en mains ou les faire tenir au patient pour les garder au chaud jusque mise à l’étuve. Cette étape est suivie d’une centrifugation à chaud (pré-chaud de la centrifugeuse) après coagulation complète puis d’une décantation du sérum qui sera conservé réfrigéré avant envoi.
- ACTH :
- Prélever le matin (7-10h) préférentiellement sur tube spécial EDTA+aprotinine (tube à bouchon rose) : exigence de centrifuger, décanter et congeler rapidement (<4h).
- Alternative : prélèvement possible sur tube EDTA, mais dans ce cas, il est nécessaire de centrifuger à +4°C, ce qui oblige à réaliser un pré-froid de la centrifugeuse, puis décanter et congeler <1h.
Autres échantillons
Pour les autres échantillons (urines, selles…), les conditions de conservation et les délais de transport sont accessibles dans le manuel de prélèvement en ligne sur le site internet du laboratoire : www.bio-val.fr.
Pour les prélèvements bactériologiques : utiliser les milieux de transports qui augmentent la durée de vie des germes.
5. Elimination des déchets
Pour des raisons de sécurité, un tri des déchets doit être effectué selon la réglementation en vigueur dès leur production.
Rappel de la règlementation concernant l’élimination des DASRI (Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux) :
Déchets non perforants :
Ces déchets sont assimilables aux ordures ménagères (emballages, carton...) et ils doivent être triés. Ils sont ramassés par la ville.
Les déchets d’activité de soins non liquides et non perforants, sont désormais assimilés à des ordures ménagères classiques (ex : gants, seringues, abaisse-langues, drap d’examen, essuie-tout imbibé de matière biologique …)
Déchets perforants : DASRI
Des déchets perforants (aiguilles de prélèvements, lames...) : Concerne tous les matériaux piquants ou coupants destinés à l’abandon, qu’ils aient été ou non en contact avec un produit biologique. Ces déchets doivent être placés dans des containers spéciaux en plastique rigide. Ces containers doivent être systématiquement verrouillés après remplissage.
Déchets non perforants mais liquides : ex : échantillons de sang - Ils doivent être placés dans des containers spéciaux en carton doublés d’un sac plastique à usage unique.
L’enlèvement et l’élimination des DASRI du laboratoire sont assurés par un prestataire externe.
Ne pas laisser les aiguilles usagées dans les boites.
Ne pas mélanger et jeter des DASRI avec les ordures ménagères