Sept jours, sept familles, sept merveilles du monde… Entre superstition et fascination, le «7» est considéré comme le numéro de la chance par excellence. Mais pourquoi donner tant d’importance à ce numéro en particulier?
«Quel est votre numéro fétiche et pourquoi?» C’est la question que des scientifiques de l’université de Newcastle, en Angleterre, ont posée, au public du Numbers Festival (festival mathématique de l’université). Un peu futile en apparence, cette interrogation a le mérite de mettre en évidence l’importance que l’on donne aux chiffres dans la vie de tous les jours. Consciemment ou non, les numéros influencent le quotidien de chacun.
Sur les 10000 participants au festival, les scientifiques ont retenu les six chiffres qui revenaient le plus: le 7, le 4, le 9, le 3, le 8 et le 13. Le sondage révèle que 12,6% des interrogés ont désigné le «7» comme étant leur chiffre porte-bonheur. Et dans ce fétichisme numérique il n’y a pas de distinction entre les femmes et les hommes.
Le chiffre magique
Qu’en est-il des raisons de cette préférence? «Ce n’est pas une raison liée à la chance, souligne Steve Humble, un des mathématiciens de l’université de Newcastle qui a mené l’étude. De nombreuses personnes ont répondu qu’elles ne savaient pas pourquoi elles préféraient le 7.»
D’autres ont justifié leur penchant par la théorie du psychologue George A. Miller datant de 1956, intitulée The magical number seven, plus or minus two. «Miller prétend que ce n’est pas une coïncidence si le chiffre sept est partout autour de nous», rapporte Steve Humble. Le scientifique de Newcastle explique alors que «notre esprit peut traiter sept choses à la fois. Nous pouvons nous rappeler de sept objets en un coup d’œil.» En fait, l’explication est ailleurs: depuis la nuit des temps et à travers de nombreux domaines, le chiffre sept est omniprésent.
Un chiffre culturel
Le chiffre sept fait indéniablement partie de l’imaginaire collectif. À commencer par les sept jours qui rythment une semaine. Ils correspondent aux phases de la Lune qui «durent environ sept jourschacune», détaille Steve Humble.
On distingue également sept péchés capitaux: luxure, avarice, envie, colère, orgueil, paresse, gourmandise et sept couleurs de l’arc-en-ciel. Sept ans est aussi considéré comme «l’âge de raison», tandis qu’en sciences, la table de Mendeleïev qui classifie les éléments chimiques a sept lignes horizontales.
Dans la littérature, la Pléiade a sept membres, la vie d’un homme, selon William Shakespeare se divise en sept âges, Blanche-Neige est accompagnée de sept nains et la planète n°7 du Petit Prince désigne la Terre. Du côté du septième art, de Sept ans au Tibet, film de Jean-Jacques Annaud à Seven de David Fincher, le chiffre sept ne manque pas d’alimenter les grands films du cinéma.
Un chiffre mythique et sacré
Le «7» est supposé porter bonheur car c’est un chiffre sacré dans de nombreuses religions. Dans la Bible, Dieu a créé le monde en sept jours. Les pèlerins musulmans tournent sept fois autour de la Kaaba, le grand cube noir de La Mecque. Et selon les hindous, le corps a sept sources d’énergie appelées les chakras.
Dans la mythologie grecque, l’Hydre de Lerne - la créature qu’Héraclès tue au cours de ses douze travaux - a sept têtes. Si l’on remonte à l’Antiquité, les plus belles œuvres architecturales de la période sont au nombre de… sept! La pyramide de Kheops, le phare d’Alexandrie, les jardins suspendus de Babylone, la statue chryséléphantine de Zeus à Olympie, le mausolée d’Halicarnasse, le temple d’Artémis à Ephèse et le colosse de Rhodes. Même si de ces sept merveilles du monde ne subsiste aujourd’hui que la pyramide de Khéops, l’Histoire estime qu’il y en a bien eu sept.
7 et match
Même sur la planète foot, le numérosept est sacré. Tout particulièrement à Manchester United. Le maillot floqué du chiffre sept a été porté par des légendes du ballon rond et promet un destin hors du commun à quiconque l’endossera.
Porté par George Best, Éric Cantona, Cristiano Ronaldo et David Beckham, c’est un numéro très spécial comme l’explique le Spice Boy: «C’est un maillot spécial à porter […] Ça a toujours été une inspiration pour moi. Ça n’a jamais été mon maillot, mais celui de George Best, de Bryan Robson, d’Éric Cantona. La seule raison pour laquelle j’ai voulu porter le n°7, c’est parce que ces joueurs-là l’ont porté. Le n°7 a toujours été un numéro spécial à Manchester United et il le sera toujours.»