Pour gagner avec les actions dans la durée en prenant des risques limités, le choix de la banque, de l’enveloppe fiscale et des supports d’investissem*nt est un paramètre essentiel.
Par Christian Fontaine
Publié le 20/04/2024 à 08h00
Justine exulte ! À 25 ans, elle vient de décrocher le graal à ses yeux : un contrat à durée indéterminée (CDI), dans une agence Web lyonnaise, avec le titre de rédactrice Web.
Les leçons à tirer de cette étude de patrimoine
- Pour un investisseur débutant en Bourse, la meilleure stratégie consiste à acheter des actions des champions du CAC 40 et à les conserver pour profiter de la tendance haussière des cours dans la durée.
- Le plan d’épargne en actions (PEA) demeure la meilleure enveloppe fiscale pour investir en Bourse. Après cinq ans de détention, celui-ci permet d’échapper à l’impôt sur les gains (dividendes et plus-values).
Ses meilleures amies se sont installées à leur compte «pour n’avoir ni patron ni contraintes horaires». Justine préfère, elle, la sécurité du salariat. Un choix personnel tout à fait respectable qu’elle assume : «L’entrepreneuriat ne me correspond pas. Encaisser un salaire à la fin de chaque mois est rassurant.»
La jeune femme n’est pas tombée dans l’informatique quand elle était petite. Après le bac, elle s’est inscrite en BTS viticulture-œnologie avant de se réorienter.
«Quand vous grandissez à Bordeaux, le vin, tout comme l’aéronautique, sont des secteurs d’activité auxquels on pense forcément. Mais cela ne me plaisait pas.»
Le hasard a fait le reste. «Le besoin en rédacteurs Web est immense. Tous les sites marchands cherchent à créer du contenu pour améliorer leur référencement. Il y a un an, j’ai cru que l’intelligence artificielle signifiait l’arrêt de mort de mon métier. En fait, il n’en est rien. ChatGPT nous fait gagner du temps et nous permet de mieux remonter dans les moteurs de recherche.»
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La matière patrimoniale ne l’intéresse pas plus que ça. Mais tous ses amis lui parlent de bitcoins et d’ETF. Du coup, elle aimerait bien s’y mettre elle aussi, sans forcément investir des sommes colossales que de toute façon elle n’a pas.
Et ce, malgré un petit héritage qui la place dans une situation financière plus confortable que de nombreux jeunes actifs de son âge.
Pour apporter des réponses personnalisées à ses préoccupations de placements, nous avons analysé ses revenus, dépenses, actifs et dettes.
Conclusion : elle a l’âge idéal pour débuter en Bourse et mettre en place une stratégie digne de ce nom.
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Elle a l’âge idéal pour débuter en Bourse et mettre en place une stratégie digne de ce nom
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Voici nos conseils.
Préconisation n° 1 : ouvrir un plan d’épargne en actions (PEA)
Justine possède près de 100.000 euros en livrets bancaires. Elle ne part donc pas de rien. Nous lui conseillons de conserver 20.000 euros sur un Livret A pour les coups durs et les impôts, qui ne manqueront pas de progresser plus vite que ses revenus.
C’est le principe de l’impôt à taux progressif. L’excédent, c’est-à-dire 80.000 euros, devrait être réparti entre un plan d’épargne logement (PEL) à hauteur de 40.000 euros ; un plan d’épargne en actions (PEA), dans la limite de 35.000 euros, et le bitcoin, pour le solde, en l’occurrence 5.000 euros.
Si elle souhaite investir quelques milliers d’euros en cryptomonnaie, le plus simple est de le faire à l’aide d’une application financière tout-en-un telle que Revolut ou N26.
Il est important de rappeler que les ETF bitcoin spot, cotés aux États-Unis depuis le début de l’année et qui rencontrent un immense succès (15 milliards d’euros de collecte en deux mois pour le seul ETF d’iShares), ne sont pas accessibles aux investisseurs européens sauf à disposer d’un compte aux États-Unis, ouvert auprès d’un courtier américain, ce qui n’est pas le cas de Justine.
Préconisation n° 2 : optimiser les frais de Bourse
Pour bien démarrer un placement en actions, il convient de choisir avec soin son intermédiaire.
Une action cotée en Bourse s’achète auprès d’un prestataire de services d’investissem*nt (PSI), agréé par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) pour la fourniture des services de réception, de transmission et d’exécution d’ordres de Bourse pour le compte de tiers.
Investir en Bourse est très rentable dans la durée mais peut entraîner le paiement de frais qui viennent grignoter la performance.
Aussi, le moyen le moins coûteux et le plus simple consiste à ouvrir un plan d’épargne en actions (PEA) – la meilleure enveloppe fiscale pour investir en Bourse – auprès d’une banque 100 % en ligne.
Moins chères que les banques à réseaux, elles offrent des plateformes de passage d’ordres bien plus ergonomiques. Les e-brokers, les derniers entrants sur le marché du courtage en ligne, sont encore meilleur marché.
Néanmoins, la plupart ne donnent pas accès au PEA, ce qui oblige à investir via un compte-titres ordinaire et à payer 30% de prélèvements fiscaux et sociaux sur les gains boursiers (dividendes et plusvalues), contre 17,2% dans le cadre du plan en actions. Justine est convaincue par notre démonstration.
Préconisation n° 3 : panacher ETF et titres en direct
Reste le choix des supports d’investissem*nt.
La gestion de titres boursiers détenus en direct donne d’excellents résultats.
Mais nous ne la recommandons que pour les actions cotées à Paris.
Investir en direct dans des actions américaines ou chinoises est trop coûteux en frais et trop compliqué pour un investisseur débutant qui n’a ni les connaissances, ni l’information pour choisir entre deux actions cotées à l’autre bout du monde.
Par ailleurs, sur certains marchés comme les États-Unis, il est très difficile, voire impossible, de battre les indices boursiers dans la durée.
Autant de raisons qui justifient l’investissem*nt en actions étrangères via des fonds, des Exchange traded funds (ETF) dans l’idéal.
Ces fonds indiciels cotés en Bourse, peu chargés en frais, répliquent la performance de grands indices. Très diversifiés, ils vont permettent à Justine de mondialiser son portefeuille titres.
Certes, le PEA est réservé aux actions d’entreprises qui ont leur siège dans l’Union européenne, mais des techniques financières sophistiquées de swap de performance (échange) permettent à certains ETF de respecter les critères d’éligibilité du PEA, tout en reproduisant les résultats du Dow Jones, du S&P 500 ou du Nasdaq 100.
Pour connaître les codes Isin des fonds et des actions, Justine doit lire Le Revenu Hebdo et consulter les bancs d’essai des meilleurs placements de ce magazine. Elle nous remercie pour la qualité de nos conseils et s’engage à nous tenir informés des décisions prises à la suite de notre rencontre.
Les comptes de Justine
Ses revenus(1)
Salaire : 27.378€
Total : 27.378€
Ses dépenses(1)
Dépenses courantes : 24.587€
Crédit : 1.800€
Impôt sur le revenu(2) : 1.159€
Total : 27.546€
Ses actifs et dettes
Livret A : 29.854€
LDDS : 11.654€
Livret bancaire : 63.254€
CEL : 965€
Livret Jeune : 854€
Dette : 8.647€
Total 97.934 €
(1) Données annuelles. (2) Après réductions d’impôt.
