Jean-Claude Chevalier Paris-VIII
ANALYSE GRAMMATICALE
ET ANALYSE LOGIQUE
ESQUISSE DE LA NAISSANCE
D'UN DISPOSITIF SCOLAIRE
Les exercices intitulés « analyse grammaticale » et « analyse logique » ont été — sont souvent encore — les deux piliers de l'apprentissage de la grammaire dans l'école française. L'analyse grammaticale définit la nature et la fonction des mots isolés, l'analyse logique définit la nature et la fonction des propositions.
« Pierre qui roule n'amasse pas mousse », Pierre, nom commun, féminin singulier, sujet de amasse, c'est une analyse grammaticale; qui roule, proposition subordonnée relative, complément de l'antécédent Pierre, c'est une analyse logique.
Exercice longtemps si familier à des générations de maîtres et d'élèves, si éclatant d'évidence qu'on n'en interrogeait ni les fondements ni même l'appellation : pourquoi l'une s'appelle-t-elle grammaticale et l'autre logique? * *. Exercice si pregnant qu'on en voit apparaître les articulations aussi bien dans la grammaire scolaire rénovée que dans la théorie contemporaine.
Dispositif pourtant extrêmement complexe quand on y regarde de près et qui met en cause tout le système interprétatif de la langue. Dans les limites de ce bref article, je chercherai seulement à préciser dans quelles conditions il est né et selon quelles orientations.
Port-Royal et la naissance d'une syntaxe nouvelle
Ce dispositif est lié à la naissance d'une définition nouvelle de la Syntaxe qui se fait jour aux xvie et xvnie siècles pour recevoir un statut théorique au xvnie siècle2. Ce qu'on appelle jusqu'alors la Syntaxe est, grosso modo, une procédure d'assemblage fondée sur la différenciation des parties du discours : ces parties, le nom, l'adjectif, le verbe, etc. ont des capacités de constructions marquées par des signes spécifiques. Ainsi les diverses formes du nom qui constituent la déclinaison sont autant de signes des différentes fonctions du nom et, de même, les diverses formes du verbe indiquent des capacités à se combiner avec telle ou telle forme nominale ou adverbiale. Un jeu remarquable de substitutions et transpositions conduit à inventorier : 1°) les conditions du passage d'une structure à une structure voisine 2°) les conditions de catégorisation de termes fonctionnant dans des voisinages identiques.
Il s'agit donc d'une construction en à-plat qui, sur des critères combinatoires, définit de proche en proche des segments de discours; elle repose sur le découpage en parties du discours et l'inventaire de leurs pro-
* Les notes ont été regroupées à la fin de l'article.
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FAQs
L'analyse grammaticale définit la nature et la fonction des mots isolés, l'analyse logique définit la nature et la fonction des propositions.
Comment faire une analyse logique en grammaire ? ›
Analyser logiquement une phrase revient à découper la phrase en propositions, à donner la nature de chacune d'entre elles et la fonction des subordonnées. Faire l'analyse logique de la phrase suivante : Je suis déçu, j'ai perdu mes billes alors que la récréation n'était pas terminée.
C'est quoi l'analyse grammaticale d'un mot ? ›
L'analyse grammaticale sert à définir la nature et la fonction des mots contenus dans une phrase, alors que l'analyse logique s'intéresse à la nature et à la fonction des propositions qui constituent la phrase.
Comment faire l'analyse grammaticale d'un article ? ›
L'analyse de l'article doit mettre en évidence sa fonction, sa nature, son genre et son nombre : la fonction : un article est un déterminant, il se joint à un nom pour l'"actualiser". Il faudra donc dire de quel nom il est le déterminant.
Quelle est la différence entre les sujets grammaticaux et logiques ? ›
Les phrases avec un sujet logique (ainsi qu'un sujet syntaxique) ont généralement un verbe passif. Le sujet syntaxique (grammatical) est « le cambrioleur » mais le sujet logique (celui qui fait l'action à laquelle il est fait référence - c'est-à-dire l'arrestation) est le policier.
Comment savoir si une proposition est indépendante, principale ou subordonnée ? ›
Elle doit contenir au moins un sujet et un verbe conjugué. Elle peut être une phrase à elle seule ou faire partie d'une phrase plus longue. ➡️ Par exemple, dans la phrase "Quand il pleut, je reste à la maison", "Quand il pleut" est une proposition subordonnée, et "je reste à la maison" est une proposition principale.
Quels sont les différents types de propositions ? ›
la proposition relative.
- La proposition affirmative simple. On l'appelle également la principale. ...
- La proposition interrogative. Elle est toujours introduite par un pronom interrogatif (qui commence presque toujours par « w). ...
- La proposition coordonnée. ...
- La proposition subordonnée. ...
- La proposition relative.
POUR ANALYSER UNE PRÉPOSITION, ON INDIQUE: Sa nature : préposition. Sa fonction : introduit le complément. POUR ANALYSER UNE CONJONCTION, ON INDIQUE: Sa nature conjonction de coordination ou conjonction de subordination. Sa fonction : met en relation les mots ou les propositions.
Comment reconnaître les propositions dans une phrase ? ›
La proposition principale se trouve généralement avant la subordonnée : Je vous recontacterai (principale) dès que la décision sera prise (subordonnée). Mais elle peut se placer après la subordonnée : Dès que la décision sera prise (subordonnée), je vous recontacterai (principale).
Quelles sont les 10 natures de mots ? ›
Les natures de mots
- les noms ;
- les déterminants ;
- les pronoms ;
- les adjectifs qualificatifs ;
- les verbes ;
- les adverbes ;
- les conjonctions ;
- les prépositions.
La nature d'un mot est ce qu'il est. La fonction d'un mot est ce à quoi il sert dans la phrase.
Comment faire pour connaître la nature et la fonction d'un mot ? ›
La classe grammaticale (nature) d'un mot correspond à sa catégorie grammaticale (déterminant, nom, verbe, adjectif,...). On peut trouver la nature d'un mot en consultant un dictionnaire. La classe grammaticale (nature) d'un mot est fixe (un mot a toujours la même nature).
Quelle est la différence entre analyse logique et analyse grammaticale ? ›
L'analyse grammaticale sert à définir la nature et la fonction des mots contenus dans une phrase, alors que l'analyse logique s'intéresse à la nature et à la fonction des propositions qui constituent la phrase.
Comment analyser la grammaire ? ›
Pour analyser efficacement la structure d'une phrase, concentrez-vous sur l'identification des éléments clés tels que le sujet, le verbe, l'objet et les modificateurs . Faites attention à la longueur, à la variété et à la ponctuation des phrases. Décomposez les phrases complexes en clauses et en expressions et réfléchissez à la manière dont elles contribuent au sens général.
Quels sont les quatre niveaux de grammaire ? ›
Il existe 4 niveaux de grammaire : (1) les parties du discours, (2) les phrases, (3) les expressions et (4) les clauses . Nom : personne (John), lieu (Folsom), chose (balle) ou idée (amour) Gérondif : VERBE + ING Lorsqu'un verbe agit comme un nom.
Quelle est la signification du sujet logique ? ›
La logique est traditionnellement définie comme l'étude des lois de la pensée ou du raisonnement correct , et est généralement comprise en termes d'inférences ou d'arguments. Le raisonnement est l'activité consistant à tirer des inférences. Les arguments sont l'expression extérieure des inférences. Un argument est un ensemble de prémisses accompagnées d'une conclusion.
Quand analyse grammaticale ? ›
Quand peut être un adverbe interrogatif. Il est employé dans les phrases interrogatives. Quand peut également être une conjonction de subordination. Il indique le temps, la simultanéité ou la cause.
Comment analyser grammaticalement une conjonction de coordination ? ›
La conjonction de coordination est un mot invariable qui sert à unir deux mots ou deux groupes de mots en établissant entre eux un lien logique (addition, choix, cause, opposition…). Il n'est pas là, mais il va bientôt arriver. Les conjonctions de coordination sont : mais, ou, et, or, ni, car, soit, voire.
Quelles sont les fonctions grammaticales ? ›
Les sept fonctions grammaticales liées au verbe sont le sujet, le COD, le COI, le COS, l'attribut du sujet, l'attribut du COD et le complément d'agent.
